Il s’agit, ici, d’hybrider l’économie du logement collectif avec les petits plaisirs de la « maison », comme celui d’une fenêtre dans la salle de bain ou d’une cuisine qui communique avec l’espace extérieur. Et d’autre part d’injecter des « communs » favorisant la vie de voisinage : atelier partagé dès l’entrée depuis la rue, espace SOHO, potager, etc.. Construire en bois participe également de cet état d’esprit de liberté d’habiter que nous défendons. Nous imaginerons des principes d’assemblage simples, « bricolables » pour que la structure devienne mobilier, par exemple une bibliothèque. ou, que l’on puisse ajouter simplement une vraie mezzanine, déplacer une cloison, pour accompagner les évolutions de la vie de famille. Nous peuplerons les logements de lieux « hors-normes » offrant une disponibilité à l’invention du quotidien : alcôves, jardins d’hiver, seconds jours, estrades, etc. Avec une prédilection pour les lieux intermédiaires entre le public, le voisinage et l’intime qui lient le chez-soi à la ville.
Ce n’est pas tous les jours que l’on peut construire le long de « l’allée des herbes folles ». Ce nom évocateur a servi de fil rouge pour lire les enjeux du projet et définir l’esprit du voisinage proposé. Le projet est un archipel urbain constitué de 7 îlots : 1 plot d’habitation collective de 4 étages, 3 plots de logements intermédiaires superposés, et 3 plots de maisons individuelles accolées. En dehors du plot haut, chaque îlot abrite 3 à 4 logements bénéficiant tous d’entrées indépendantes, de nombreux jardins et balcons. En tout, notre projet articule 42 logements du T1 au T5 autour d’un jardin partagé situé sur la placette d’entrée. La recherche des volumétries et des échelles d’habiter découle de la gradation du domaine public vers le domaine privé, imbriquant ainsi des espaces d’intimité plus ou moins accentués.